« Le sens de l'anarchisme. Peut-on vivre sans gouvernement ? Que se passerait-il si nous l'abolissions ? Le monopole et la propriété privée des moyens d'existence sociale disparaîtraient avec le gouvernement. Ils ne peuvent exister sans le soutien de la violence organisée. L'égalité économique amène au libre communisme, c'est-à-dire au communisme libertaire ». Alexander Berkman.
Abolir le gouvernement, c'est-à-dire l'Etat, revient à démanteler les structures qui ont depuis des siècles, contribuées à créer la violence sociale et à légitimer la violence étatique contre une violence sociale que l'Etat a lui-même mise en place.
Dès lors que l'Etat use de cette violence pour se défendre, il se met en opposition avec le peuple qui l'a mis en place, et cette relation s'appelle l'oppression, c'est-à-dire un abus de pouvoir. Or, cet abus de pouvoir ne peut durer dans le temps que si il reçoit le consentement du peuple régulièrement (par la voie des urnes par exemple) d'où l'illusion qui nous est donnée de pouvoir choisir notre destin en matière de politique. C'est la raison pour laquelle les anarchistes refusent de voter, parce que le vote n'est plus un droit mais une simple illusion de démocratie, et qu'il ne nous donne en rien une satisfaction ou de réels résultats puisque notre pouvoir d'action reste nul, notre droit, notre liberté étant confiée à un politicien, que seul le pouvoir guide. L'Etat, instrument de pouvoir donc, est invention de l'homme, mais également son fléau, puisque le soumettant à des normes, à des règles auxquelles il n'est pas consentent, à l'érection de laquelle il n'a pas participé directement.
« Tout homme devrait être son propre gouvernement, son propre droit, sa propre religion » Josiah Warren
On aurait tort de croire que l'abolition de l'Etat signifie la disparition de la règle, mais elle donne un pouvoir d'action direct sur les décisions communes d'un mode de vie, elle refuse l'existence des prisons, de la peine de mort de mort et s'affirme, en cela, comme une pensée fondamentalement optimiste.
A l'antiétatisme s'ajoute l'antimilitarisme. Le pacifisme intégrale est également une des causes les plus défendues par les mouvements anarchistes. Qui dit pacifisme dit arrêt de toutes les guerres, donc, disparition de l'armée et du commerce qu'il entretien au quotidien dans le but de prolonger des conflits meurtriers, profitant du sentiment patriotique, c'est-à-dire d'une valeur artificielle inventée par et pour le crime, pour que les frontières deviennent les fossés où sont enterrés les cadavres quotidiennement.
A l'inverse du communisme autoritaire, le communisme libertaire prône l'égalité des chances dans un système où les hommes sont libres de s'associer ou non, et ne répondent à aucun « plan », ni à aucun dirigeant. Le projet libertaire se différencie en plusieurs points du projet communiste :
- Il ne confiera aucun rôle, même « temporaire » à l'Etat
- Il n'imposera jamais la dictature d'un parti - il ne soumettra nul être à un projet sans l'avoir consulté et sans lui laisser la liberté de se retirer de son projet quand il le voudra, parce qu'il est homme et libre d'agir pour son bien-être et celui des autres.
Là ou le marxisme risque de tomber dans l'excès (je ne tiens pas le soviétisme pour du communisme, c'eut été trop facile et je tiens à défendre l'idéologie communiste au moins sur ce point), la pensée anarchiste laisse la liberté la plus totale à l'individu d'entreprendre sans exploiter autrui, et d'agir sans être dirigé par d'autres.
« Nous sommes les ennemis irréconciliables de toutes les dictatures, y compris celle du prolétariat » Fernand Pelloutier.
Anticléricalisme également, parce que depuis toujours, la religion a participé à maintenir l'homme dans une illusion intellectuelle totale, et a légitimée silencieusement ou non, les excès du pouvoir et des idéologies extrêmes (le silence du Vatican lors du second conflit mondial reste à expliquer). Les religions, quelles qu'elles soient, se sont donc faites les aides de camp de la violence, indirecte ou non, physique ou morale ( le sexisme, l'esclavagisme...), et ce toujours au profit des plus grands et pour l'enrichissement d'une minorité exploitante.
Au sein du système capitaliste où nous vivons, le travail est devenu une valeur, même un devoir, pour servir la volonté de profit et de puissance des classes dominantes. Une personne fainéante est une bonne personne à la mauvaise place . L'oisiveté est-elle plus mauvaise que le travail? Qui peut-en juger sans tomber dans le piège tendu par le système qu' est l'ordre moral ?
Car l'ordre moral tend toujours à profiter au système. Les règles inutiles instaurées par le système nous affirment qu'il faut travailler, produire pour la prospérité, pour que la production amène à la consommation. Mais qu'est ce que la surproduction sinon le signe le plus clair de la sous-consommation, donc de la pauvreté et du chômage qui est devenu l'arme de prédilection du patronat, arme qui lui permet d'exploiter plus ouvertement encore un travailleur en sursis perpétuel, puisque menacé d'être remplacé par un autre, une arme pour affaiblir les mouvement syndicaux et freiner l'émancipation du salariat (qui ne se réduit pas au prolétariat). Cela arriverait-il dans une société de communisme libertaire? Certainement pas.
Ainsi, il est clair que le jour où le système tel qu'il est aujourd'hui sera devenu moralement et physiquement suffisemment insupportable pour que l'humanité décide enfin de prendre en charge son destin, le projet libertaire sera en première ligne et saura se faire entendre, sans haine, ni coup d'Etat, espérons le.
Charles d'Hérouville.
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