| Menu | Les articles | Mis en ligne dernièrement... | Musique | Livre d'or

Les pièces.

Le Menteur, de Pierre Corneille (8.11.2004)

Les Mystères de Paris, de Eugène Sue,(12.01.2005)

Le Grand Inquisiteur, de Dostoïevski (15.01.2005)

Tout Buffo, de Howard Butten (01.02.2005)

Le Collier de perles du gouverneur Li-Quing, d'Eudes Labrusse (11.02.2005)

Le festival UNIREVE (site officiel)

Des souris et des hommes, d'après John Steinbeck (12.08.2005)

Une chaîne anglaise, d'Eugène Labiche (15.08.2005)

Aztèques de Michel Azama (8.02.2006)

Face au Mur de Martin Crimp (4.3.2006) par Chloe

Gurs de Jorge Semprun (21.3.06)

Moonlight d'Harold Pinter (14.5.2006) par Chloe

 

 

 

 

MOONLIGHT

d'Harold PINTER

(Du 26 au 29 janvier 2006, Théâtre National de Marseille, La Criée )

 

Mise en scène et scénographie : Stuart Seide
Assistante à la mise en scène : Fabienne Lottin
Comédiens : Véronique Alain, Anne Caillère, Rodolphe Congé, Marina Moncade, Jean O'Cottrell, Alain Rimoux et Stanislas Stanic.
Production : Théâtre du Nord, Théâtre national Lille-Tourcoing, Région Nord Pas-De-Calais.

 

Peu d'applaudissements, le public semble ne pas avoir aimé. Pourtant l'histoire n'est pas aussi décousue qu'elle le semble.

L'originalité est d'abord dans le décor. Quatre espaces différents, un rail en avant-scène, couloir de lumière. Coté cour la chambre des parents, délimitée de la chambre des frères côté jardin, par l'éclairage. Enfin un autre espace, derrière la scène et dans l'ensemble, sorte de no man's land où évolue la sœur perdue dans le noir. Tout au long de la pièce, les décors sont déplacés comme si on se postait d'un angle de vue différent au dessus de ces appartements en modèles réduits : la chambre d'un couple de cinquantenaires et le studio de deux frères. La scène, inclinée, semble alors nous faire voir d'un observatoire surélevé, caché, d'où l'on regarde cette famille qui pourrait être n'importe laquelle.

N'importe laquelle. Pions interchangeables, portrait d'une famille éclatée.
En effet ces personnages, que le sang uni, vivent à la recherche de l'unité d'antan mais ne savent plus comment rétablir le contact. Malgré l'amour, la réconciliation semble impossible. Tous se raccrochent à leur passé, instants vécus si chers, face à cet avenir si incertain, inenvisageable.
Le père, malade, angoisse dans sont lit quant à cette mort proche qui l'effraie. Peur de l'inconnu. Sa femme, mère brisée que si peu de choses semblent toucher désormais, vit en automate, couds, reprise. De leur côté les deux frères d'une vingtaine d'années vivent, isolés, une double vie que l‘on ne saisit pas vraiment ; Leaders, magouilleurs, vie de relations, et amour fraternel, pourtant difficile.

 

Sans jamais évoquer la raison de cette séparation, tous parlent à la fois de la situation et essaient en même temps d'éviter de trop s'approcher de la réalité. Ainsi ils remplissent le vide de paroles sans valeur réelle, de dialogues de sourds parfois, de phrases qui semblent avoir déjà été prononcées, d'histoires déjà sues. Mais autour de cette attente de la mort, le couple bat sa coulpe, chacun avoue ses écarts mais personne ne s'en veut vraiment. Parfois, excès brefs et soudains de colère, pointes de jalousie autour de ceux qui les lient encore : cette amante charmante et commune aux parents, marraine des fils, et son mari, portrait grossier d'un arbitre de football.


Les comédiens s'abandonnent à leur personnage, surtout le père, surprenant de réalité. Sa peur de la mort le rapproche du public et nous interpelle, nous touche, nous fait réfléchir  comme beaucoup d'autres thèmes qui jaillissent, d'autres questions qui nous taraudent. L'angoisse de la mort, la peur de l'inconnu, la difficulté des relations humaines, l'enfance et les souvenirs, le mensonge...
La vie en fait, et peut-être même notre quotidien.

 

 

Gurs******

de Jorge Semprun

Théâtre du Rond-Point, Paris

21 mars 2006

 

L'aventure de plusieurs déportés, résistants des Brigades Internationales dans le camp de Gurs, prés de Toulouse. Des hommes et des femmes proches du théâtre du Bertolt Brecht qui veulent mettre en scène une dernière fois leurs idées, leurs convictions avant d'être conduits vers le néant.

 

Je n'ai pas beaucoup d'impressions à donner sur ce que j'ai vu. Bien que le texte soit interessant, la mise en scène est globalement assez pauvre, et le jeu handicapé par le barrage de la langue (des "surtitres" se chargent de nous aider"). Le seul interet de ce texte est de nous faire découvrir un lieu incconu ou méconnu, le camp de Gurs où furent internés des milliers de communistes et républicains espagnols.

 

Face au Mur

de Martin CRIMP

(Trilogie composée de Whole blue sky, Face au mur et Tout va mieux )

 

Mise en scène et scénographie : Hubert COLAS
Avec : Pierre Laneyrie, Isabelle Mouchard, Thierry Raynaud, Frédéric Schulz-Richard, Manuel Vallade.
Production : Diphtong cie, le théâtre du Gymnase/Marseille, le Festival d'Avignon, le Festival PERSPECTIVES (sarrebuck) et le soutien de montévidéo.

 

Salle comble pour la dernière Samedi 4 Mars, au théâtre du Gymnase à Marseille.
Le décor est simple, contemporain : un immense écran blanc, une scène couverte de ballons blancs, un éclairage bleuté, et au centre un homme se tient, immobile.

La pièce commence. Brouillage sonore, tout vacille. Whole Blue Sky nous annonce le comédien, l'enfant Bobby, l'auteur ? Lieu neutre. Temps neutre. Cela pourrait être n'importe qui, n'importe où ; cela ne part de rien.

Les comédiens parfois deux, trois ou quatre, viennent s'adresser à nous. Jeu créatif, ils nous inventent des histoires, l'un finissant la phrase de l'autre. Miroir de nos sociétés occidentales, images quotidiennes, sérénité de ces instants passés. Et puis au milieu de ce calme, il suffirait, comme il suffit à l'auteur, d'un simple instant pour que tout bascule. La terreur remplace le monotone et nous frappe. Rythme en crescendo jusqu'à l'éclat. L'apogée avant la fin aux clins d'œil absurdes. Actes commis dans les lieux publics, chez nous, à la mairie ou peut-être même dans une école, comme dans Face au Mur où un homme pourtant normal, père de trois enfants,d'une famille aisée, se transforme en tueur dans cette petite classe de l'école du coin.. Inquiétant spectacle urbain.

Les comédiens nous racontent ces histoires et nous prennent au jeu. Ils le ressentent c'est sûr, le vivent, pris dans le délire enivrant de la scène. Le public est porté par leurs mots, rit au éclats, s'amuse de ces petits points en communs, de ces petits défauts que l'on reconnaît chez soi. On n'en perd pas une miette, ça ne peut pas finir... Envie de savoir…ce qui nous arrivera, peut-être ?

 

Aztèques******

de Michel Azama

Mercredi 8 fèvrier 2006, Théâtre 13, Paris

du 10 janvier au 19 fèvrier 2006

Mise en scène: Quentin Defalt

Avec : Xavier Catteau , Yohann Chanrion , Pierre Vincent Chapus ,
Arévik Martirossian , Leïla Guérémy , Guillaume Hélin , Cyrille Labbé , Damien Orso , Benjamin Peñamaria , Dounia Sichov

Musique : Guillaume Becker

 

Lancé dans la conquète de l'empire Aztèque, Cortés est amené à rencontrer Moctezuma, empereur des aztèques qui le prend pour la réincarnation du dieu Quetzalcoatl, et le laisse ainsi piller à volonté son royaume, jusq'au jour où il est assassiné.

Indifférence, soutien de l'Eglise même, dans cette conquète sanglante que le pape considére comme un spectacle de plus à contempler.

 

Fidèle à lui-même, Azama nous entraîne dans une aventure extrèmement violente, vraie,

qui commence dans une réserve de musée où sont entreposés les vestiges de la civilisation aztèque, et où se déroule toute la pièce. Le paradis aztèque se tranforme en terre d'apocalypse et laisse le spectateur dans l'incompréhension, ou plutôt, dans la trop grande compréhension de ce qui s'est passé, de la facilité avec laquelle le vieux continent a organisé un des nombreux génocides dont il est responsable.

 

Une chaîne anglaise ******

d'Eugène Labiche

Lundi 15 août, Le Château, Noirmoutier

Mise en scène: Jean-Paul TRIBOUT

Avec : Catherine Chevalier, Henri Courseaux, Emmanuel Dechartre, Lea Gabriele, Dominique Paquet, Jean-Paul Tribout.

Production : Sea Art et le Festival d'Anjou

Oeuvre de vaudeville peu connu, Une chaîne anglaise raconte l'histoire d'un double mariage, le premier en Angleterre, valable donc au pays de la reine; le second en France, validé par un arreté du 6 septembre, annulant le premier mariage. Le second marié (le français) découvre qu'il a été doublé lorsque le premier mari, Edward Melvil, vient réclamer son "bien"....

 

Le décor se compose uniquement de trois maisons de plage puisque l'aventure se joue essentiellement entre Boulogne-sur-mer et la côte anglaise. la pièce est entrecoupée de chants accompgnés au piano par Gilles Baissette.

 

 

 

 

Des souris et des hommes******

d'après le roman de John Steinbeck

Vendredi 12 août, Les Salorges, Noirmoutier

Mise en scène: Ismaël SAFWAN et Patrick CHEVALIER

Avec: Patrick Chevalier et Roland Brodbeck

Production: l'Ange d'Or

En pleine crise économique, deux ouvriers agricoles, George et Lennie, chassés de la ville de Weed, ont trouvés à travailler dans un ranch de Soledad, en Californie. Lennie, un colosse simplet et innocent, ne rêve que d'une chose : avoir un jour une ferme et des lapins à carresser. George, conscient que ce rêve n'est pas près d'aboutir, entretient pourtant cet espoir en décrivant à Lennie cette maison qu'ils n'auront jamais...

 

Il n' y a que deux personnages dans cette pièce d'1h15 environ. Lennie, personnage attendrissant de par sa naïveté et sa douceur, inversement proportionnelles à sa puissance, est le personnage qui donne le plus à penser. Sa mentalité d'enfant fait de lui un intrus dans le monde brutal où il vit, et l'oblige à suivre aveuglément George, personnage généreux et prudent.

 

Les pièces du festival UNIREVE

 

Le Collier de Perles du Gouverneur Li-Quing

******

de Eudes Labrusse

Au Théâtre 13

Le 11 Février 2005

Avec Marie-Céline Tuvache, Denis Jousselin, Stéphanie Labbé, Phillip Weissert, Christian Roux (au piano).

 

Cette pièce raconte avant tout l'histoire d'un travestissement, alors que la pièce que nous jouons cette année, « La bonne âme du Se-tchouan » de Bertolt Brecht, met en scène la transformation d'une femme en homme dans le but de conquérir la liberté que sa condition féminine ne lui donnait pas.

En effet Kien-ti, jeune fille intelligente et courageuse, est obligée d'arrêter ces études, promise à une vie de mère au foyer comme toutes les filles de la société traditionnelle chinoise. Refusant ce destin, elle quitte ses parents, et, se travestissant en homme, rentre au service du Gouverneur Li-Quing. Grâce à son bon sens, mais aussi à son autorité, Kien-ti contribue à la prospérité de la région. Mais sa condition de femme la rattrape. Tomber amoureuse, puis enceinte, lui rappelle qu'elle ne peut se cacher à elle-même sa véritable nature.

 

A l'image de Shen-té dans la pièce de Brecht, Kien-ti doit ici se déguiser, mentir, pour pouvoir survivre, et se réaliser dans une société dominée par l'homme. Plus qu'un voyage dans la Chine traditionnelle, c'est une réflexion sur la condition féminine qui nous est offerte ici. «  Les femmes doivent s'émanciper, certes, mais ce serait une erreur que d'oublier qu'elles sont femmes ». Tel est sans doute le message de la pièce de Labrusse.

 

Le jeu est remarquable, ces quatre comédiens endossent des costumes très simples, mais jouent jusqu'à six personnages chacun. Avec des accessoires simples (un bâton, un linge, un manteau) ils interprètent la vie d'une famille, l'atmosphère d'un palais, d'une ville. Certaines positions symboliques, telle que celle du professeur où du prisonnier sont simples mais expressives.

 

Tout Buffo******

de/avec Howard Butten

Au théâtre du Rond-point

Le 1 er février 2005

 

Clown, musicien, mime, ventriloque, Howard Butten met en scène sa vie, ses rêves grâce à de nombreux talents.

Au milieu des pièces classiques et du répertoire habituel, Buffo est source de renouveau, d'inspiration pour les improvisateurs en herbe que nous sommes, même s'il est difficile d'accéder à un tel niveau.

 

Howard Butten a utilisé de nombreux accessoires pour mettre en scène un spectacle touchant et drôle. La naissance d'un petit violon à l'intérieur d'une contrebasse lui donne l'occasion de jouer un air ou deux. Son contact avec le public est également frappant. Il nous a pris en photo, plusieurs fois, a fait mine de casser les lunettes d'un spectateur. On le sent presque gêné sur scène, face à un public exigeant.

 

A chaque numéro une nouvelle relation s'instaure avec public : incompréhension, moquerie, tristesse, curiosité qui permet à Howard Butten de mener le spectacle jusqu'au bout à l'aide du public, également acteur puisque Buffo l'entraîne avec lui dans l'aventure.

 

Le Grand Inquisiteur ******

de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski

au théâtre des Bouffes du Nord,

Le 15 Janvier 2005

Mise en scène : Peter Brook

Avec Maurice Bénichou.

 

Ce long monologue laisse peu de place à l'imagination en matière de mise en scène, mais le texte de Dostoïevski arrive, de par sa pertinence, à fasciner le public, croyant ou pas.

 

Ce texte est extrait de l'œuvre de Dostoïevski   Les frères Karamazov  , écrit par Yvan, agnostique et narrateur de l'histoire, est une interrogation sur la réaction du peuple au retour éventuel du Christ (cette interrogation se pose également dans   Le Christ Recrucifié   de Nikos Kazantzàkis, jouée par une des deux troupes en 2004), question teintée d'un espoir, d'une forme de croyance,au moins d'une recherche de la vérité.

 

La scène, un plateau rond, met face à face le Grand Inquisiteur et le "christ" présumé, muet, faisant front par un sourire, par l'écoute, aux injures, aux plaintes lancés par l'Inquisiteur, qui exprime une colère et une incompréhension universelle face aux grandes questions existentielles. Antonin Stahly, dans le rôle de Jésus, joue durant la quasi-totalité de la pièce une douce musique à l'aide d'un petit instrument à corde.

 

L'atmosphère de concentration, de tension, amène également à une réflexion plus profonde, silencieuse et passionnante sur le sujet traité par Dostoïevski, sur la violence de ses mots, sa foi en l'Homme et son refus de l'amour inconditionnel voué à Dieu.

 

Les Mystères de Paris ******

d'après Eugène Sue

au théâtre du Trianon le 12 Janvier 2005

Mise en scène : Ned Grujic

Avec :47 comédiens, chanteurs, danseurs et un orchestre de 12 musiciens.

 

La troupe des Enfants d'Arlequin reverse ses bénéfices au Maison des Enfants d'Arlequin, qui accueille et soutient les enfants maltraités.

Une grande partie de la pièce est chantée, telle une comédie musicale, alors que ma troupe avait pour projet de réaliser plusieurs textes de Brecht en chanson dans la « Bonne âme du Se-tchouan ». Cette pièce devait donc nous servir d'exemple, ou au moins de modèle, cela nous a en effet permis d'avoir un aperçu de la possibilité de placer la  musique sur scène, même si l'on en a pas la capacité, peu d'entre nous sachant chanter.

 

L'histoire est assez simple, celle d'un justicier masqué, fils d'une famille royale, qui cherche à expier l'abandon de son enfant pour l'honneur de sa famille dans sa jeunesse.

Cette mise en scène nécessite de manœuvrer une énorme troupe, composée d'éléments très différents, mais tous très talentueux et passionnés par la scène.

»

 

Le Menteur ******

de Pierre Corneille,

à la Comédie Française le 8 Novembre 2004

Mise en scène : Jean-Louis Benoit.

Avec Denis Podalydès, Isabelle Gardien et Bruno Raffaelli.

 

Je suis allé voir cette pièce avec l'appréhension d'avoir à faire à un classique lourd et sans surprise.

Cette pièce est l'une des seules comédies de Corneille, et malgré la lourdeur du texte, le concept de « mentir pour réussir » est une critique de qualité de la société contemporaine à Corneille, qui trouve des échos aujourd'hui encore.

La mise en scène, relativement modeste à l'échelle de la Comédie Française, trouve cependant sa place grâce au talent de Denis Podalydès, que j'ai trouvé remarquable dans le rôle de Dorante. Difficile de replacer le Jardin des Tuileries, où commence l'aventure, sur cette vaste scène, mais un simple rebord de pierre suffit à figurer un des immenses jardins de Paris sous le règne de Louis XIV.

 

Une critique de société vivante, donc, mais une mise en scène parfois trop classique, trop évidente, malgré un certain nombre de bonnes idées (la corniche du haut de laquelle Dorante s'exprime, et dont l'ombre devient gargouille sur les toits de Paris).

 

 

 

 

---------------------------------------------------------------------------------------------------------

---------------------------------------------------------------------------------------------------------

---------------------------------------------------------------------------------------------------------